Des poursuites devant des tribunaux internationaux en préparation contre les ONU

Le dévolu est déjà jeté sur un tribunal newyorkais et la plainte est en cours de préparation.

P-au-P, 24 juil- Après le refus de l’Organisation des Nations Unies (Onu) d’agréer les demandes de plus de huit mille (8,000) victimes du choléra en Haïti, leurs avocats entendent engager des poursuites devant des tribunaux nationaux de pays (en dehors d’Haïti), apprend AlterPresse.

Le dévolu est déjà jeté sur un tribunal newyorkais et la plainte est en cours de préparation, selon l’un de ces avocats, Mario Joseph.

Le choix du tribunal n’est pas définitif et plusieurs autres juridictions (dans d’autres pays) sont envisagées, ajoute-t-il.

« C’est une bataille importante qui ne concerne pas seulement Haïti », affirme le responsable du Bureau des avocats internationaux(Bai), déplorant que l’Onu se cache derrière son immunité et cautionne – quand cela l’arrange – l’impunité.

Le 8 mai 2013, un ultimatum de 60 jours a été donné à l’Onu pour dédommager les victimes du choléra en Haït.

Dans une lettre, trois jours avant le terme de ce délai, la secrétaire générale adjointe aux affaires légales à l’Onu, Patricia O’Brien, a déclaré la plainte irrecevable.

Les avocats ont, toutefois, décidé de ne pas baisser les bras. Un défi, pour eux, est l’attitude retorse de l’actuelle administration politique du président Joseph Michel Martelly et du premier ministre Laurent Salvador Lamothe.

« Il serait plus simple si le gouvernement haïtien voulait défendre les droits du peuple haïtien… Mais ils ne cherchent que des compromis pour rester au pouvoir. A ce niveau, c’est le plus grand obstacle. », explique Mario Joseph.

En juin, Martelly a affirmé qu’il n’était pas au courant des poursuites judiciaires alors que des avocats haïtiens lui ont fait deux sommations.

Autre défi : « le conseil de sécurité [des Nations Unies] qui ne veut pas créer un précédent avec le cas d’Haïti. Parce qu’ils ont plusieurs missions de paix dans le monde. Si le dossier aboutissait, cela pourrait servir de jurisprudence. Donc ils se battent pour ne pas créer de précédent », souligne l’avocat.

Une bataille, qui semblerait privilégier l’incontournable option de l’aide.

Cette semaine (fin juillet 2013), les Nations Unies ont annoncé un don de 2,5 millions de dollars américains [ US $ 1.00 = 44.00 gourdes ; 1 euro = 60.00 gourdes aujourd’hui], en support à la lutte contre le choléra dans le pays.

Un montant, que le bureau onusien des affaires humanitaires en Haïti (Ocha) juge lui-même « insuffisant », dans une note rendue publique le 22 juillet 2013.

En effet, les organisations humanitaires ont réclamé 34,5 millions de dollars américains, en 2013, pour combattre le choléra. Elles affirment n’avoir reçu à date que 5,7 millions.

Pour Mario Joseph, les 2,5 millions de dollars, annoncés par l’Onu, sont bienvenus.

Mais, en même temps, « il reste encore à faire », fait-il remarquer.

Ce type de financement n’est qu’une partie des réclamations des victimes.

Les Nations Unies devraient aider l’État haïtien à construire ses propres capacités sanitaires, apporter des excuses au peuple haïtien – étant donné que la maladie a été introduite à la faveur d’une « négligence grave » – et des indemnités aux victimes (100 mille dollars pour chaque mort et la moitié pour chaque personne infectée), souhaitent les victimes du choléra en Haïti.

L’épidémie de choléra en Haïti s’est répandue à partir d’une base de casques bleus d’origine népalaise et attachés à la mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah), ont révélé plusieurs études scientifiques.

Depuis, l’organisation mondiale n’a pas cessé de nier sa responsabilité, tout en balançant la faute sur les faiblesses des infrastructures sanitaires haïtiennes.

« Même si Ban Ki-moon [le secrétaire général de l’Onu] arrive à une décision politique, plusieurs personnes aux Nations Unies sont au courant des conditions sanitaires dans le camp népalais et ont leur position », souligne encore Mario Joseph.

Huit mille Haïtiennes et Haïtiens, dont des enfants, sont morts de la maladie depuis son apparition en octobre 2010 dans le pays. Des centaines de milliers d’autres ont été admis dans un centre de traitement de choléra (Ctc).

En 2013, la situation est de nouveau compliquée. Le nombre de décès a doublé en juin par rapport au mois d’avril, passant de 21 à 49.  (2013)

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